Peu fortunée sa famille déménage à Vienne, où il suit un parcours scolaire extrêmement brillant, avec un intérêt prononcé pour la philosophie, la médecine et le droit.
Il décroche son bac à 17 ans à peine et poursuit ses études de médecin, pour lequel il obtiendra en 1881 son diplôme après s’être penché sur les affections du système nerveux. Jeune praticien, il intègre l’hôpital de Vienne, passe dans plusieurs services et continue en parallèle ses expériences et ses observations sur les mécanismes du cerveau, les addictions et autres déviances.
4 ans plus tard, il obtient une bourse pour se rendre à Paris, comme interne à l’hôpital de la Salpêtrière sous la férule du professeur Charcot, le plus célèbre neurologue de l’époque. Une rencontre décisive pour la suite de sa carrière. Rentré chez lui il rédige un rapport sur l’hypnotisme, et les effets de la cocaïne. Selon lui, faire revivre sous hypnose un traumatisme, permet d’atténuer la maladie mentale qu’il a provoquée.
Lorsque son père décède, très affecté et introverti, il s’intéresse en plus à l’interprétation des rêves qui lui permet de s’auto analyser.
Il épouse dans la foulée Martha Bernays en 1886.
Il installe son premier cabinet dans l’institut pour les enfants malades, où il est affecté au service neurologique. Ses explications publiques sur l’hystérie provoquent un tollé général de la profession. Faisant fi de ses détracteurs il met au point sa propre théorie sur les rêves et la sexualité.
La Première Guerre mondiale vient briser cet élan de recherches incessantes, mais ce qu’il y croise en termes de pathologie lui permet encore d’enrichir ses expériences, et d’intégrer de nouveaux concepts pour analyser le psychisme.
Il met en avant l’influence des diktats religieux, familiaux dans le langage de l’inconscient. Il ose s’interroger à propos des valeurs sur lesquelles les sociétés sont fondées, précisant que leur influence peut être particulièrement néfaste sur certains esprits. Il met en place le fonctionnement de la cure psychanalytique, pour faire revenir à la conscience le psychisme refoulé, souvent pendant de très longues années. Selon lui, les dérèglements proviennent de cet enfouissement de ressenti qu’il faut arriver à faire rejaillir par des séances suivies et régulières.
Il écrit de nombreux ouvrages sur le sujet et ses dérivés. En 1930, il reçoit le prestigieux prix Goethe en Allemagne, mais ses œuvres sont brûlées sur la place publique par les nazis en 1934.
Malade, souffrant depuis quelques années d’un cancer de la gorge, il se réfugie à Londres, où il meurt le 23 septembre 1939.
Sa contribution à l’écoute moderne des patients souffrant de lourdes pathologies psychiques est absolument phénoménale. C’est lui qui a initié les mouvements qui suivirent et libérèrent les modes opératoires médicaux en vigueur jusqu’alors.
En avance sur son temps, il est reconnu comme le père de la psychanalyse, en tant que science d’investigation des mécanismes psychiques.